J’ai pendant longtemps considéré que je n’avais pas de persévérance, avec pour preuve le peu de temps passé sur un sujet avant que je ne me lasse.
Je le sais pourtant, et ne cesse de vous le répéter : il y a trois règles en dessin : bosse bosse bosse ! (copyright ma copine Sylvie).
Sauf que bosser bosser bosser un sujet qui m’est difficile, quelle plaie !
Je le fais un peu… et puis je me lasse. Et passe à autre chose. J’y reviens toujours, mais vais rarement au bout de la difficulté (je pense aux portraits, par exemple, dont je n’ai toujours pas élucidé les clés de la ressemblance).
J’ai réalisé récemment que tous ces papillonnages d’efforts, ces petits coups de collier par ci ou par là, finissent toujours par se recouper. Par s’auto-stimuler.
C’est ainsi que fonctionne MA créativité. (Peut-être la vôtre aussi ?)
Le tout est de bien se connaître.
Auparavant, je culpabilisais de papillonner d’un sujet à un autre. J’avais bien identifié qu’au-delà de 20-30 jours, je me lassais.
21 jours de portraits
15 jours d’aquarelle abstraite
10 jours de lâchers de couleurs qui granulent
Mais je culpabilisais de ne pas arriver à « faire plus ».
En fait…
Moi, j’aime papillonner.
Je me fiche un peu de la perfection. Je cherche surtout à me faire plaisir.
Quand j’atteins un mini-succès, cela me suffit, et je sens que ma vibration m’emmène ailleurs.
Par exemple, 40 jours d’anglaise m’ont suffi, j’ai eu envie de passer à autre chose. J’y reviendrai sûrement, mais pas tout de suite. Mes tripes m’ont emmenée vers d’autres horizons.
Ma vibration est aussi mono-maniaque. Je viens de faire suer toutes mes copines calligraphes à la recherche du bon outil (de récup si possible) permettant de faire une certaine trace que j’avais en tête.
Mono-maniaque, je vous dis.
Avant ça, j’avais embêté tout le monde à la recherche d’une couleur d’aquarelle qui granule autrement qu’en bleu. Bref.
Alors pourquoi partir sur un programme sur 100 jours (alors que je sais pertinemment que je ne le tiendrai pas).
Parce que j’aime programmer, me projeter, anticiper. Parce que j’aime comprendre l’apprentissage. Savoir où je vais et comment je vais apprendre. Programmer mon apprentissage me permet de décortiquer le sujet.
Parce que quand je voudrai reprendre la suite de mes 40 premiers jours, je saurai déjà dans quelle direction aller. Je sais où je me suis arrêtée.
Parce qu’on ne sait jamais, imaginez que j’aie envie de tenir 100 jours pour de vrai, toujours dans le plaisir … et que je tombe à court d’inspiration !
Moi, je marche à l’adrénaline de la nouveauté.
Je viens de sombrer avec délice dans la calligraphie contemporaine, grâce au travail d’Hélène, alias PapierMirabelle sur instagram.
Et c’est comme l’anglaise, il faut chercher pas mal avant de trouver quelque chose de sympa.
Mais le plaisir de la recherche, le plaisir du « process » !
ça vaut bien quelques feuilles de papier barbouillées…
Alors, quel sera le prochain papillonnage ??
Et surtout comment tout cela va se recouper à la fin ?
J’ai hâte de savoir… Tout se recoupe toujours !